Tout d’abord peux-tu te
présenter pour mes lecteurs ?
Bien sûr. Donc je suis Enel, de mon vrai
prénom Hélène, j’aurai 28 ans en septembre prochain et je suis maman de deux
enfants. Dans la vie, j’ai une formation de coiffeuse, même si actuellement je
ne travaille pas et me consacre à mes enfants.
I -Le métier
- Comment t’es venue la
passion de l’écriture ?
C’est très bête, mais cela m’est venu avec les fanfictions. À l’époque où
la saga Twilight a commencé à faire parler d’elle, une amie m’a proposé
d’écrire une histoire ensemble. On a écrit à quatre mains pendant un moment,
j’y ai pris goût puis me suis lancée seule. J’ai commencé avec les fanfic, car
il faut savoir que je suis quelqu’un qui manque cruellement de confiance en
soi, et jouer avec les personnages des autres m’apportait une base solide sur
laquelle me pencher, ce qui me rassurait pas mal. Plus tard j’ai pris confiance
et ai osé me lancer dans l’écriture de mon propre monde.
- As-tu des
« trucs » pour écrire ? (comme écouter de la musique à fond chez
toi ou au contraire t’enfermer dans une pièce…)
J’écoute de la musique, en effet. A fond dans mes écouteurs et j’écris
pendant des heures. La musique me permet de me couper du monde et de m’enfermer
dans ma bulle. À partir de cet instant, plus rien d’autre n’existe.
II – Les
Livres, ton roman et toi
- Es-tu une grande lectrice ?
Peux-tu citer tes romans favoris et nous expliquer ce qu’ils ont pu t’apporter ?
Je pense être une
grande lectrice, oui. D’ailleurs, je ne lis pas, je dévore ! Il est rare
qu’un livre me fasse plus de deux jours ! J’ai beau vouloir lire
doucement, je n’y arrive pas.
Mes romans favoris, oh la colle ! Il y
en a tellement que c’est dur de choisir. Mais j’ai quand même mes petits
chouchous, ceux que je pourrais lire vingt fois sans me lasser. Il y a la saga
des Dark Hunters de Sherrilyn Kenyon, les Kate Daniels d’Ilona Andrews, les
Vampire Academy de Richelle Mead et puis tellement d’autres encore !
Ce qu’ils m’apportent, hum dure question… Ce
que je recherche avant tout dans un livre c’est l’évasion. Quand je lis, je
veux pouvoir oublier ce qui m’entoure et les soucis du quotidien. Si en plus il
y a de l’humour et un peu de romance, c’est jackpot !
- Lorsque tu as écrit ton
roman comment as-tu construit l’histoire ? Connais-tu déjà la trame ou te
vient-elle au fur et à mesure ?
Alors il faut savoir que quand j’écris, et cela s’est révélé être vrai
pour tous mes textes, je pars d’une scène qui me vient en tête. Elle peut être
située au début ou à la fin de l’histoire, peu importe. Je m’en sers comme
point de départ et je brode autour. Ensuite, je note dans un coin les prochaines
étapes de l’histoire, cela me permet de savoir où je vais, bien que parfois mes
personnages font complètement ce qu’ils veulent ! Ça m’est déjà arrivé de
partir avec une idée et d’arriver à quelque chose de différent, car les
personnages avaient pris le contrôle.
Pour la trame, en général je sais comment se
terminera mon histoire. C’était le cas pour « Les temps d’une vie »
en écrivant le premier chapitre, je savais déjà qu’il y aurait le retournement
de situation à la fin. Il m’arrive aussi parfois qu’elle vienne au fur et à
mesure ou bien que les idées que j’avais pour la fin changent en court
d’écriture. Ça dépend, en fait.
A propos
des Temps d’une vie
- Pourquoi avoir choisi
d’écrire un roman fantastique (incluant de la mythologie)? Qu’est ce qui t’as
inspiré cet univers ?
Pourquoi avoir choisit un monde fantastique ? C’est simple :
parce que le fantastique est bien plus amusant ! On a beaucoup plus de
liberté que si on place l’histoire dans un monde bien réel. J’ai une
imagination qui s’envole parfois très loin, j’ai besoin de liberté quand j’écris,
mais j’aime aussi écrire avec les barrières qu’impose la vie réelle. Ça n’avait
juste pas sa place ici. Concernant la mythologie, c’est quelque chose qui m’a
toujours plu d’aussi loin que je me souvienne. C’est une époque qui me fascine
et que je trouve incroyable.
Pour ce qui m’a inspiré cet univers, c’est
un peu plus compliqué. L’histoire du roman m’est venue en voyant un extrait du
film « Jumper » (ne me demandez pas le rapport! Plusieurs années plus
tard, j’en sais toujours rien lol). J’ai vu une scène et immédiatement j’ai imaginé
une jeune femme qui sautait dans les couloirs du temps pour changer de vie. En
partant de cette idée, j’ai créé mon monde. Il m’a fallu trouver pourquoi et
comment cette femme voyagerait dans le temps et comme j’aime les dieux grecs,
j’ai fais d’une pierre deux coups ! Ensuite il me fallait un personnage
masculin… et bien, il serait chargé de la protéger pendant son voyage et voilà,
j’avais mes bases !
- T’es tu inspirée de
faits ou de personnes réelles pour écrire ?
Non, ou alors c’est inconsciemment lol.
- As-tu rencontré des
difficultés dans l’écriture de cet ouvrage ? Si oui lesquelles ?
Ma plus grosse difficulté à été de gérer les
voyages dans le temps. Ça ne semble pas bien compliqué quand on lit, mais je
vous assure qu’à mettre en place, c’est un cauchemar ! J’avais des fiches
un peu partout avec ce qui se passait à chaque voyage dans le temps, mais aussi
les dates, et les personnages qui entraient en interaction avec les héros. Il
fallait qu’au final le tout s’assemble correctement et qu’il n’y ait pas
d’incohérence dans l’histoire. Je crois que le passage le plus compliqué à
était celui où Kayla retourne en enfance. Pour une adulte, se plonger dans la
tête d’une gamine de 10 ans, c’est dur. Il faut gérer des réactions et un
langage qui sont différents. Mais je me suis bien amusée à le faire au final.
- Combien de temps as-tu
mis pour écrire ce roman ?
Pour coucher le premier jet, cela m’a pris six mois. Ensuite il y a eu un
long travail de correction et de réécriture de certaines scènes avant d’oser le
proposer à des maisons d’édition.
- Quelle relation
entretiens-tu avec tes personnages ? As-tu un favori ?
Mes personnages font partie de moi. C’est un
peu comme mes enfants. Je ris et pleure avec eux, j’ai mal quand ils souffrent
(même si quand c’est le cas c’est de ma faute lol) j’y suis vraiment très
attachée. Mon chouchou serait peut-être Samuel. Grâce à lui Kayla a évolué et a
une vision différente de la vie. Elle arrête de se plaindre et se bouge enfin.
Je crois que ça ne serait pas arrivé sans lui.
- J’ai cru comprendre
pendant ma lecture que le message de ton roman était « Il faut profiter de
la vie et de l’instant présent » - Est ce le cas ? Et pourquoi un tel
message ?
En effet ! C’est un message que je pense important à notre époque.
On a tous une vie bien remplie faite d’obligations et de contraintes. On se
prend parfois la tête pour résoudre certaines situations qui, tout compte fait,
ne sont peut-être pas si importantes. Il faut savoir prendre du recul et
profiter de ce qui est vraiment important, car on ne sait pas de quoi demain
sera fait.
- Plusieurs blogueuses
ont remarqué que Kayla était plutôt « pénible » au début de
l’histoire, n’était-ce pas trop difficile d’écrire avec un personnage comme
elle ? N’as tu pas eu peur que les lecteurs ne l’aiment pas ?
Pénible ? Tu es gentille lol ! N’ayons
pas peur des mots elle est carrément chiante ! Il n’est pas dur d’écrire
avec elle, c’est plus sa situation qui est difficile à gérer. Beaucoup m’ont
dit au départ que j’avais fait fort et que j’avais un peu abusé. Je l’ai mise
au fond du trou, mais c’était nécessaire pour l’histoire. Pourquoi viendrait-on
lui proposer de changer de vie si elle à une existence parfaite ? Il
fallait qu’on comprenne pourquoi on lui offre cette opportunité.
Quant à son caractère et sa façon d’agir,
disons que ça allait avec le lot lol. Il fallait qu’elle nous tape sur les
nerfs à force de se plaindre tout le temps pour pouvoir montrer son évolution.
C’était un choix risqué bien sûr, car si un personnage vous énerve, vous n’avez
pas forcément envie de continuer la lecture, mais là j’ai misé sur Chronos et
Samuel. Ils ont été là dès le début pour atténuer un peu le coté nombriliste de
Kayla et lui secouer les puces pour la réveiller. La suite de son voyage la
fait évoluer et je pense, du moins j’espère, qu’ensuite elle est plus supportable
pour le lecteur. C’est un personnage que j’aime beaucoup en tout cas malgré ses
débuts difficiles.
- Tu as également
utilisé la mythologie grecque, mais elle se trouve en retrait par rapport aux
voyages de Sam et Kayla ainsi que de leur histoire amoureuse, est ce
voulu ?
C’était voulu oui et non. Comme dit plus haut, la mythologie est quelque
chose que j’aime beaucoup, je voulais l’inclure dans le roman, mais je ne
savais pas quelle place elle prendrait, donc j’ai écrit sans me prendre la tête
avec ça. Je l’ai inclus quand j’en avais besoin et que ça apportait quelque
chose à l’histoire et l’ai laissé de côté ensuite pour vraiment me concentrer
sur le principal : le voyage et l’évolution de Kayla, car c’est bien ça le
sujet principal du livre avant tout.
- Penses tu écrire un
second tome ou au contraire te tourner vers autre chose ? (Peut être les
deux)
Les deux en
effet. Avec l’accord de mon éditrice, je suis en mesure de révéler qu’il y aura
un tome 2 qui est en cours d’écriture. J’espère pouvoir finir le premier jet
pour la fin de l’année si tout va bien. Et dans ce tome, la mythologie sera
beaucoup plus présente, elle sera même au premier plan. J’ai ensuite deux
autres projets. Un autre roman fantastique qui touchera encore une fois à la
mythologie en abordant un autre aspect, puis une histoire basée sur le monde
réel qui sera l’adaptation d’une fanfiction écrite il y a plusieurs années.
- Pourquoi avoir choisi la ville de San
Francisco ?
Honnêtement
j’en sais rien… L’écriture du roman remonte à presque trois ans maintenant
alors le pourquoi du comment j’ai choisis cette ville, comme je ne suis plus
dans le même état d’esprit, c’est un peu dur de répondre. C’est une ville que
j’aime beaucoup avec le Golden Gate, ses tramways, ses plages. Ça me fait rêver
quand je regarde une série ou un film qui se déroule dans cette ville. Je pense
que j’ai fais ce choix pour cette raison.
- Et enfin, as-tu un mot
de la fin et peut-être quelques conseils pour ceux qui voudraient devenir
écrivain ?
Le mot de la fin serait « n’abandonnez jamais ! » C’est la
dédicace de mon roman, car c’est quelque chose qui me parle vraiment depuis quelque
temps. Mes conseils seraient dans le même esprit : qu’importe ce qu’en pensent
les autres, continuez d’écrire ! Écrivez, encore et encore, sans vous soucier
de l’avis des gens. On vous dira non, on vous rira au nez, mais ça fait partit du
jeu. J’ai vu presque une dizaine de portes se fermer quand j’ai osé proposer
mon roman avant que Nats Edition me dise oui. C’est décourageant, parfois on a
envie de tout lâcher et de pleurer, mais je ne voulais pas vivre en me
demandant ce que ça aurait donné si j’avais persévéré. Je me suis accrochée,
j’ai continué à essayer et aujourd’hui mon livre à été édité, c’est mission
accomplie pour moi. Donc voilà, n’abandonnez pas, même si on vous dit que vous
ne valez rien, continuez d’y croire.
Un grand merci à Saefiel pour ce bon moment passé en sa compagnie.
Lien vers son blog : http://lespetitsmotsdesaefiel.blogspot.fr/2013/09/interview-denel-tismae-auteur-des-temps.html