Extrait n°1
L’équipe de foot quitta le café tard cette nuit-là. Irina rangea et ferma avec l’aide de son collègue et rejoignit Beth, qui l’attendait à son véhicule en compagnie de Blaise.
— Je te ramène ? proposa Irina en cherchant ses clefs de voiture dans son sac.
— Yep, mon petit ami ici présent ne veut pas que je reste avec lui ce soir, déclara-t-elle avec une mine boudeuse.
— Tu sais pourquoi, répliqua le jeune homme en lui caressant la joue. C’est la mauvaise période du mois.
— Tiens, je croyais qu’il n’y avait que les filles qui souffraient de ce problème ! Oh, ça va, je plaisante ! ajouta-t-elle devant l’œillade noire de sa cousine. On peut rire, non ?
Extrait n°2
— Bonne fille. Désolé pour ta joue, souffla-t-il en caressant du bout des doigts la peau meurtrie par la gifle qu’il lui avait donnée.
— Tu me revaudras ça un jour ! gronda-t-elle, la colère ayant pris l’ascendant sur la peur, lui insufflant un nouveau courage.
— Quand tu veux.
Un demi-sourire étira ses lèvres et Irina put dire sans l’ombre d’un doute qu’il s’amusait beaucoup avec elle. Il jeta un coup d’œil au loin, en direction du manoir Montgomery, et commença à s’éloigner.
— Comment suis-je censée te présenter au conseil ? demanda-t-elle soudain alors qu’il disparaissait déjà. Si je leur explique qu’un vampire psychopathe avec un accent français à couper au couteau souhaite une entrevue, je ne suis pas sûre que ça les renseigne vraiment !
Sans qu’elle ne comprenne pourquoi, un éclat de rire retentit et elle vit clairement le dos de l’inconnu secoué de soubresaut.
— Tu as une chance insolente. Si seulement tu savais qui je suis.
— C’est justement ma question !
— Dis-leur que Théobald les salue, répondit-il en la regardant par-dessus son épaule.
Extrait n°3
La table était assez grande, mais les conseillers refusèrent de s’asseoir près du vampire. Ils s’installèrent donc tous du même côté. L’élu municipal au milieu, les humains à sa droite et les membres de la communauté surnaturelle à sa gauche.
Théobald observa le manège, intrigué. D’aussi loin qu’il s’en souvienne – et à son âge, il se rappelait d’énormément de choses ! –, il n’avait jamais vu les différentes espèces faire front commun contre l’ennemi, à savoir lui.
Extrait n°4
— Recule ! ordonna-t-elle, menaçante. Tu veux jouer avec moi, OK, mais Beth est hors limite. Tu ne la touches pas ou je te tue. Suis-je claire ?
Théobald la fixa puis il observa rapidement Beth, qui le dévisageait avec un air terrorisé, avant de reporter son regard sur Irina. Il semblait désirer quelque chose.
— Quoi ? grogna-t-elle.
— J’attends la chute, lui dit-il simplement. Car c’est une blague, non ?
Extrait n°5
Théobald la saisit par les épaules et la plaqua au mur du couloir dans le même mouvement, tout en la fixant de ses yeux bleu-gris. Irina put clairement y voir qu’il était en rogne.
— Quoi ? aboya-t-elle, pas le moins du monde impressionnée.
— Ne t’amuse plus jamais à mes dépens !
— Une règle de plus ? Il va falloir que je commence à prendre des notes si je ne veux pas les oublier ! Ne plus t’appeler Théo. Ne pas te dire que tu es un barbare, même si c’est vrai et que ça m’a bien arrangée dernièrement. Ne pas être gentille avec toi, ne plus jouer avec toi, énuméra-t-elle sur ses doigts levés. Ai-je omis quelque chose, Votre Majesté ? cingla-t-elle en le fusillant du regard.
Théobald la dévisagea et sa colère s’envola presque aussi vite, remplacée par un sentiment étrange. Il se sentait… incrédule. Oui, c’était le mot. Elle l’avait médusé et il ne répliqua rien à cette jeune humaine qui avait la langue un peu trop pendue. Alors, ne sachant pas quoi faire d’autre, il la relâcha et éclata de rire.
Extrait n°6
Barbare.
Monstre sans cœur.
Indigne d’être aimé.
Combien de fois avait-il entendu ces horribles mots au cours de sa longue vie ? Étrangement, c’étaient toujours les personnes à qui il tenait le plus qui le repoussaient de manière si violente.
Pour se protéger, il ne laissa rien transparaître de son émoi. Cette garce face à lui ne devait pas savoir qu’elle l’avait si profondément heurté.
À la place, il se redressa et devint plus froid qu’il ne l’avait jamais été.
Irina prit peur quand elle vit le changement d’attitude du vampire. Il ne l’avait jamais terrifiée autant qu’à ce moment précis. Auparavant, naïvement une fois de plus, elle s’était dit que l’attirance qu’il éprouvait pour elle la protégeait de sa fureur.
Là, maintenant, elle comprit qu’il n’en était plus rien. Si attirance il y avait eu, elle était reléguée aux oubliettes. Elle voulait lui faire mal, lui faire payer, le moins qu’on puisse dire c’est que c’était réussi ! Sauf que cette fois, elle avait franchi une limite, elle le sentait.
Il s’avança vers elle et, comme elle était toujours dos à la porte, elle ne put que s’y coller un peu plus. Tentant de se fondre dans le bois du battant pour y disparaître. Elle ferma les yeux, s’apprêtant à mourir dans l’instant, mais il n’en fut rien. Il se posta devant elle, le bout de ses chaussures touchant les siennes, et Irina sentit sa puissance l’envahir. L’entourer tel un carcan.
Quand elle releva les yeux un instant plus tard, elle rencontra ceux qu’elle avait visualisés juste avant, qui la dévisageaient. Théobald la scrutait, un sourire amusé sur les lèvres.
— Je suis heureux que tu te contentes seulement de m’imaginer à la place de cette viande.
— Arrête de lire dans mes pensées ! exigea Irina en le menaçant de « son arme ».
— J’aimerais beaucoup, mais je n’y arrive pas. C’est tellement passionnant, ce qui se passe dans ta tête.
Il afficha un petit rictus moqueur qui énerva encore plus Irina. Sans réfléchir, elle abattit son marteau sur le plan de travail et ne loupa la main de Théobald que parce qu’il avait bougé au dernier moment.
— Non, mais t’es malade ! s’exclama-t-il furax. Tu aurais pu me broyer les os !
— Oh, pauvre chou ! cingla-t-elle, mauvaise. Tu es un vampire, même si je t’avais eu, tu aurais été guéri avant ce soir.
— Peut-être, mais j’aurais eu mal, je te signale !
— Mal ? répliqua Irina en riant du nez. Pour ressentir de la douleur, il faut être humain et doté d’un cœur. Tu n’es ni l’un ni l’autre.
Il fixa la jeune femme et eut une envie soudaine de l’étrangler. Presser ses doigts autour de ce cou gracile lui semblait une excellente idée. Encore plus quand Irina le nargua avec une moue narquoise.
— Angela, sors d’ici, ça risque de dégénérer, siffla Théobald d’une voix blanche.
— Théobald, intervint-elle en se plaçant devant lui avant de le forcer à la regarder. Tu n’es plus comme ça, tu t’en souviens ? Tu ne résous plus tes différends en tuant les gens.
— Je pourrais faire une exception pour elle, je crois.
Il sembla alors découvrir Irina et son activité. Du coin de l’œil, elle le vit blêmir avant qu’il ne se précipite sur elle. Elle releva juste à temps le pieu et le plaça dans son cou quand il se positionna devant elle.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? grogna-t-il alors que la pointe de bois lui grattait la gorge.
— Je t’ai dit que j’allais me faire des armes, lui répondit Irina avec un grand sourire.
— Dans mon billard ? feula-t-il.
— J’ai réussi à sauver les chaises, j’ai rien pu faire pour ton billard. Désolée, intervint Angela, qui ne put dissimuler son amusement.
Monstre sans cœur.
Indigne d’être aimé.
Combien de fois avait-il entendu ces horribles mots au cours de sa longue vie ? Étrangement, c’étaient toujours les personnes à qui il tenait le plus qui le repoussaient de manière si violente.
Pour se protéger, il ne laissa rien transparaître de son émoi. Cette garce face à lui ne devait pas savoir qu’elle l’avait si profondément heurté.
À la place, il se redressa et devint plus froid qu’il ne l’avait jamais été.
Irina prit peur quand elle vit le changement d’attitude du vampire. Il ne l’avait jamais terrifiée autant qu’à ce moment précis. Auparavant, naïvement une fois de plus, elle s’était dit que l’attirance qu’il éprouvait pour elle la protégeait de sa fureur.
Là, maintenant, elle comprit qu’il n’en était plus rien. Si attirance il y avait eu, elle était reléguée aux oubliettes. Elle voulait lui faire mal, lui faire payer, le moins qu’on puisse dire c’est que c’était réussi ! Sauf que cette fois, elle avait franchi une limite, elle le sentait.
Il s’avança vers elle et, comme elle était toujours dos à la porte, elle ne put que s’y coller un peu plus. Tentant de se fondre dans le bois du battant pour y disparaître. Elle ferma les yeux, s’apprêtant à mourir dans l’instant, mais il n’en fut rien. Il se posta devant elle, le bout de ses chaussures touchant les siennes, et Irina sentit sa puissance l’envahir. L’entourer tel un carcan.
Extrait n°7
Quand elle releva les yeux un instant plus tard, elle rencontra ceux qu’elle avait visualisés juste avant, qui la dévisageaient. Théobald la scrutait, un sourire amusé sur les lèvres.
— Je suis heureux que tu te contentes seulement de m’imaginer à la place de cette viande.
— Arrête de lire dans mes pensées ! exigea Irina en le menaçant de « son arme ».
— J’aimerais beaucoup, mais je n’y arrive pas. C’est tellement passionnant, ce qui se passe dans ta tête.
Il afficha un petit rictus moqueur qui énerva encore plus Irina. Sans réfléchir, elle abattit son marteau sur le plan de travail et ne loupa la main de Théobald que parce qu’il avait bougé au dernier moment.
— Non, mais t’es malade ! s’exclama-t-il furax. Tu aurais pu me broyer les os !
— Oh, pauvre chou ! cingla-t-elle, mauvaise. Tu es un vampire, même si je t’avais eu, tu aurais été guéri avant ce soir.
— Peut-être, mais j’aurais eu mal, je te signale !
— Mal ? répliqua Irina en riant du nez. Pour ressentir de la douleur, il faut être humain et doté d’un cœur. Tu n’es ni l’un ni l’autre.
Il fixa la jeune femme et eut une envie soudaine de l’étrangler. Presser ses doigts autour de ce cou gracile lui semblait une excellente idée. Encore plus quand Irina le nargua avec une moue narquoise.
— Angela, sors d’ici, ça risque de dégénérer, siffla Théobald d’une voix blanche.
— Théobald, intervint-elle en se plaçant devant lui avant de le forcer à la regarder. Tu n’es plus comme ça, tu t’en souviens ? Tu ne résous plus tes différends en tuant les gens.
— Je pourrais faire une exception pour elle, je crois.
Extrait n°8
Il sembla alors découvrir Irina et son activité. Du coin de l’œil, elle le vit blêmir avant qu’il ne se précipite sur elle. Elle releva juste à temps le pieu et le plaça dans son cou quand il se positionna devant elle.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? grogna-t-il alors que la pointe de bois lui grattait la gorge.
— Je t’ai dit que j’allais me faire des armes, lui répondit Irina avec un grand sourire.
— Dans mon billard ? feula-t-il.
— J’ai réussi à sauver les chaises, j’ai rien pu faire pour ton billard. Désolée, intervint Angela, qui ne put dissimuler son amusement.
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