4 décembre 2019

Extraits - Les temps d'une vie - Tome 4



Extrait n°1

J’avais lâché mon sac à dos et m’étais ruée sur le groupe. J’avais distribué des coups de poing et de pied. J’avais mordu, griffé, éborgné tout ce qui me tombait sous la main… mais j’avais fini plaquée contre un mur. Elles étaient plus âgées, donc plus vigoureuses, et surtout plus nombreuses que nous.
[…]
Sans savoir comment, je me retrouvai encerclée par quatre nanas qui ne me voulaient pas du bien. Je vis d’ailleurs que l’une d’elles avait la lèvre fendue : du sang s’écoulait légèrement de sa bouche.
Je ne retins pas mon sourire satisfait. Mon père m’avait appris quelques mouvements de combat pour que je puisse me défendre. Cette peste en avait fait les frais. Une gifle me cueillit la joue.
— Ça, c’est pour ma lèvre, cingla celle qui venait de me frapper.
Ma vision se brouilla un instant avant que je n’arrive à la stabiliser de nouveau. J’avais glissé au sol sous le coup et il était impensable que j’y reste. J’avais ma fierté, plutôt mourir que de demeurer comme une larve à leurs pieds.
— Qu’est-ce que vous voulez ? sifflai-je en les dévisageant toutes à la fois.
— Aujourd’hui, ce sera ton collier. Il m’irait parfaitement, je trouve.


Extrait n°2

Puisque, piquer une crise ne m’aiderait absolument pas, je me calmais et respirais à fond. Il fallait négocier, c’était aussi simple que ça. Et pour ça, je devais passer par ma mère. Dans le couple parental, c’était elle le maillon faible.
— Maman, je sais que j’ai fait une bêtise, j’en suis consciente, mais s’il te plaît, ne me laisse pas ici. Prive-moi de sortie pendant trois mois, donne-moi toutes les corvées que tu veux… mais pas ça… je t’en supplie. Observe autour de toi, c’est l’armée ! Les bâtiments ne ressemblent même pas à une école, mais à des casernes !
Ma mère redressa la tête et examina lesdits bâtiments comme si elle ne les avait encore jamais vraiment vus.
— C’est vrai, souffla-t-elle du bout des lèvres. Tu as parfaitement…
— Kayla, commença papa.
Elle leva une main pour le faire taire puis riva son regard au mien.
— Tu as raison, on dirait une enceinte militaire, mais sais-tu pourquoi ? Parce que c’est ici qu’on y forge les soldats et les gardiens et qu’on leur inculque la discipline et le respect des ordres. C’est également là qu’ils apprennent à gérer leurs pouvoirs et leurs émotions, et ça, ma fille, c’est tout ce dont tu as besoin ! Comme ton père l’a mentionné, tu nous as retiré le choix de discuter de ta formation lorsque tu as attaqué cette humaine. Non, me stoppa-t-elle quand j’ouvris la bouche pour répliquer. Je ne veux rien entendre. Tu n’as pas ton mot à dire et nous non plus. Maintenant, tu avances, Zeus et le directeur de l’Académie nous attendent. Il est évident que nous exigeons de toi un comportement exemplaire !
Je regardai ma mère bouche bée et sentis les larmes qui me remplissaient les yeux, couler sur mes joues. Trahison !


Extrait n°3

Quand il plongea ses yeux dans les miens, j’eus l’impression de me retrouver dans un film cucul la praline pour ado prépubère !
Vous savez, ce moment où l’héroïne voit LE garçon et où l’écran devient soudain rose guimauve, avec des cœurs qui flottent partout et une musique débile en fond ? Eh bien, à cet instant précis, j’étais cette nana-là !
Il avait des iris verts absolument sublimes, avec des nuances plus claires et plus foncées qui se mélangeaient entre elles, lui procurant un regard des plus envoûtants. Des yeux dans un visage digne des gravures de mode, le tout sur un corps beaucoup trop musclé pour un gars de son âge. Enfin un mec normal. À l’Académie, ça devait être courant de bodybuilder les étudiants, leur forgeant des abdos et des biceps à faire saliver n’importe quelle fille.
Merde ! Est-ce que je bavais devant ce type ?!
Morte de honte, je repris mes esprits et remarquai que sa bouche – sa magnifique bouche aux lèvres pleines – bougeait. Il devait donc me parler, mais je n’avais absolument rien entendu.
Je toussai pour me redonner contenance et me lançai pour tenter de sauver ma dignité.
— Pardon ? J’étais perdue dans mes pensées, je n’ai pas compris ce que tu me disais. 


Extrait n°4




Extrait n°5


Une dernière étreinte, un baiser sur le front et papa s’éloigna en me souriant, ravi que notre dispute de la veille soit derrière nous.
Je n’avais pas réfléchi quand j’avais couru vers lui. Il me manquait, je l’aimais, il était à quelques mètres à peine… je m’étais précipitée dans ses bras… Maintenant, tous les étudiants m’observaient, certains curieux, d’autres surpris. Mais je n’avais pas honte.
Je relevai la tête, les fixai et les défiai de dire quelque chose… ce qu’ils ne firent pas. Bien !
J’étais la fille de mon père, petite-fille du souverain des Enfers. J’avais du sang de dieu qui coulait dans mes veines et ils avaient intérêt à s’y faire rapidement, car je comptais bien rester dans le paysage un long moment ! Et s’ils avaient quelque chose à dire… j’étais prête pour une démonstration de pouvoirs !

Extrait n°6


    Je dus relire la lettre pour être certaine d’en avoir bien compris son contenu. La seconde épreuve se déroulait dans seulement deux jours ?! Sidérée, je m’emparai de celle d’Alexeï qui renfermait exactement les mêmes informations que moi. 
    — Un labyrinthe, déclara alors Poséidon, ravi, c’est moi qui ai eu cette idée ! Je m’y voyais déjà, sous les flots, ça aurait été amusant comme épreuve ! 
     — Parle pour toi, pestai-je. Un labyrinthe sous l’eau, quelle idée ! 
     Rien que l’imaginer me terrorisait ! 
     Puis je réalisais quelque chose… 
     — Dites… le labyrinthe de Minos… son gardien… 
     — C’est un Minotaure, me lança Alexeï en avalant sa salive de travers. 
     Un Minotaure, bien sûr ! Après Cerbère, après tout, pourquoi pas ! 
    — Deux mètres de haut et presque deux cents kilos de muscles. Des cornes de taureau qui feront tout pour vous déchiqueter, eh bien, vous allez en baver, les gosses ! J’ai hâte de voir ça ! 
    J’ignore ce qui fit pâlir de cette façon mon cousin Arès. Le regard noir de ma mère lui ordonnant de la boucler ou mon air absolument terrifié ? 


Extrait n°7

     Au bout de dix minutes d’échec, j’étais une cocotte-minute sur le point d’exploser ! 
    Folle de rage face à la déception que je devais provoquer chez mes proches, je me postai devant Cerbère et laissai parler mon instinct. Mes pouvoirs s’éveillèrent doucement et prirent peu à peu possession de moi. 
   — Je suis Samantha Morgan, petite-fille d’Hadès, héritière des Enfers, et je te somme de m’obéir !  
   J’eus alors l’impression que mes dons crépitaient tout autour de moi et se dirigeaient sur lui. Cerbère gémit, comme s’il était vraiment atteint par mon aura, et résista, me grognant dessus. 
    Je relâchai tout et mes pouvoirs explosèrent littéralement. Mon corps s’embrasa et s’éleva du sol. Je lévitai à une quinzaine de centimètres de la terre brute qui le constituait et eus le plaisir de voir Cerbère affecté. 
   Il grimaçait et faisait tout son possible pour s’opposer à mon autorité. J’eus l’impression qu’il me testait, pour voir de quoi j’étais capable. 
     — Incline-toi ! 
    Ma propre voix me terrifia. Elle résonnait dans tout l’espace et, chargée de pouvoirs, elle frappa Cerbère de plein fouet.


Extrait n°8


   Sur le sable chaud de l’arène reposaient les corps sans défense de Zeus, Poséidon et Hadès. Et autour d’eux pour les protéger, un bataillon de soldats, et des gamins qui étaient morts de peur.
     […] 
     On eut juste le temps de terminer notre organisation quand je sentis une vague de pouvoir provoquer les miens. 
     Puis, comme venu d’un autre monde, un groupe d’hommes se matérialisa dans l’arène et marcha vers nous. 
      Les Titans nous avaient trouvés. 
      — En position ! ordonna quelqu’un. 
     Peut-être était-ce moi, je ne saurais le dire. J’étais comme déconnectée du monde, mon attention rivée exclusivement sur les six hommes qui marchaient vers nous. Ils étaient puissants, affreusement puissants. Jamais je n’avais senti une telle force, pas même chez les dieux. On aurait dit que leurs pouvoirs étaient en roue libre, sans aucune maîtrise. Ils me firent penser à un volcan. Celui-ci stockait sa lave en secret jusqu’à ce qu’il soit rempli et la crachait sur le monde. 
     Le monde, c’était nous et nous étions en pleine éruption de pouvoirs ! 
   La bonne nouvelle, c’est que cela ne durerait pas. La mauvaise, c’est que, pour l’instant, ils étaient beaucoup plus forts que n’importe qui


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