3 avril 2019

Extraits : Les temps d'une vie tome 2



Extrait n°1

     Zeus, comme devenu fou, éclata d’un rire sans joie.
     Maintenant qu’il avait vu et ressenti la scène complète, il n’avait aucun mal à identifier le dieu à l’origine des pouvoirs qu’il avait perçus. Chacun des quatorze dieux constituant son panthéon avait un goût, une senteur ou même une couleur différente, qui leur servaient de signature. Zeus pouvait ainsi dire à quelle branche de l’Olympe appartenaient tous les autres dieux.
    Il avait reconnu le parfum de soufre dégagé par le pouvoir des petits humains ! Mieux, il le connaissait depuis toujours, puisqu’il était la marque de son frère, Hadès ! Et son aîné n’avait que deux enfants. Des jumeaux que Zeus cherchait depuis des années, mais qu’il n’avait jamais pu localiser… jusqu’à aujourd’hui !
    — Je t’ai trouvé, Samuel ! s’exclama-t-il, hilare.


Extrait n°2




Extrait n°3

     Et par chance, arriver jusqu’à Hadès n’était pas aussi compliqué qu’elle le pensait. Il régnait sur les Enfers, mais les Enfers grecs n’avaient rien à voir avec ce que nous enseignait la religion chrétienne. Pas de Paradis ou d’Enfer avec un démon qui vous faisait rôtir à la broche si vous aviez été mauvais, non ! Les Enfers étaient tout ceci à la fois.
     Si Kayla en croyait ses recherches, le territoire d’Hadès se découpait en trois parties : les Champs-Élysées pour ceux qui avaient été bons, le Tartare pour ceux qui ne l’avaient pas été, et le Pré de l’Asphodèle pour ceux qui ne méritaient ni l’un ni l’autre. Ces derniers étaient les plus à plaindre, car ils restaient pour l’éternité à errer sous une forme fantomatique.
     Que l’on soit destiné à l’une ou l’autre des sections de ce royaume ne changeait rien. Dans les trois cas, la procédure était la même : arrivée aux Enfers, suivi d’un petit passage devant Hadès afin d’être évalué. Il suffisait à Kayla de mourir pour rejoindre son beau-père et le tour était joué !

Extrait n°4

    Samuel ne distinguait rien, mis à part le marbre éclatant du couloir dans lequel il était traîné. Il était vierge de toutes décorations ou de tout objet qui aurait pu lui donner une indication sur le lieu où il se trouvait.
     Il fut conduit dans une salle ronde à la blancheur immaculée. Des colonnes de marbre sortaient du sol pour soutenir un plafond sculpté. Au fond, surélevé sur une tribune, un trône d’or reposait.
     Ici, contrairement au dédale précédent, des tableaux, des fresques et diverses poteries décoraient l’endroit et semblaient même raconter une histoire. Histoire que Samuel apprendrait un autre jour, car un coup dans les rotules le força à s’agenouiller au bas de l’estrade. Il se releva avec difficulté, à cause de ses mains dans le dos, et affronta l’homme sur le siège qui était pourtant vide quand Samuel était entré dans la pièce.


Extrait n°5

     — Je croyais que c’était Cerbère qui protégeait les Enfers ?
     — En effet.
     — Et c’est lui ? rétorqua Kayla, surprise.
     Il était impressionnant, bien sûr, mais ce n’était pas vraiment l’image qu’elle avait du gardien des Enfers qui empêchait les âmes de fuir. Et puis n’était-il pas censé avoir trois têtes, selon la légende ?
     — Il est l’un d’eux, lança Hadès avec un rictus en coin amusé.
     Il parla d’une voix sèche dans une langue que Kayla ne comprit pas, et aussitôt six autres molosses apparurent dans un nuage de fumée.
     — Kayla, je te présente mes bébés, lui dit Perséphone avec un grand sourire. Voici Satan, Lucifer, Astaroth, Belial, Mefisto et Iblis.
     — C’est moi, ou ce sont tous des noms de démons ? demanda Kayla, incrédule, en fixant les six animaux sagement soumis devant leur maîtresse.
     — Hadès a un sens de l’humour hors du commun.
     La déesse donna un autre ordre, dans la même langue que son mari un peu plus tôt, et immédiatement, les canidés se sautèrent dessus, fondant leurs corps les uns dans les autres. Une brume les enveloppa légèrement et quand elle se dissipa quelques secondes plus tard, Kayla avait devant elle un chien à trois têtes, haut de presque trois mètres, large d’un bon mètre, avec des yeux entièrement rouges et flamboyants. Effrayée, elle recula brutalement, et dans sa précipitation, s’empêtra les pieds dans un tabouret. Elle se retrouva sur le carrelage de la cuisine, les quatre fers en l’air.
     — Alors, il t’impressionne mon gardien, maintenant ? ricana Hadès en l’aidant à se relever.



Extrait n°6

     Elle fixa Arès dans les yeux, puis Poséidon, et vit qu’ils étudiaient la question et mesuraient les risques qu’ils encouraient en participant à la bataille qui se profilait.
    — Arès, on a besoin de toi, si la Guerre se bat à nos côtés, nos chances n’en seront que meilleures, souffla Kayla d’un ton suppliant.
     — Tu cherches à m’avoir par les sentiments, petite ?
     — Ça dépend… ça marche ?
     Arès éclata de rire et hocha le menton. Kayla lui sauta au cou et fit claquer une bise sur sa joue pour le remercier. Quand elle se recula, elle capta les regards surpris de Lyly et Poséidon. Elle sentit son visage se colorer, mal à l’aise.
    — Je ne savais pas que vous étiez si proches, vous deux, lança Poséidon avec un air conspirateur.
    — Ce n’est pas ce que vous croyez !
    — Oh, lui c’est « tu », et moi c’est « vous » !
    — C’est mon ami !
    — Et moi, non ? s’exclama Poséidon, les bras croisés sur son torse, un sourcil levé. Fais attention à ce que tu vas répondre, petite. Tu me demandes de rejoindre un combat qui n’est pour l’instant pas le mien.
    — Tu es également mon ami, décida Kayla. Heureux ?
    — Très. Câlin ? proposa-t-il avec un grand sourire malicieux en lui ouvrant les bras.



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